sofia lambrou

corps opérateurs

2023

Paris, France

Arles, France

Londres, RU

Tilburg, Pays-Bas

Crato, Portugal

Sao Paulo, Brésil

Silva Jardim, Brésil

edition
photographie

Corps Opérateurs est une édition imprimée en risographie qui dénoue le corpus d’images en tissant un lien entre l’archive et le corps.


corps opérateurs

Corps Opérateurs dénoue le corpus d’images en tissant un lien entre l’archive et le corps.

Le corps est ici à comprendre comme celui de l’auditeur.ice, du lecteur.ice, du spectateur.ice, du danseur.se. Où ce corps devient l’intermédiaire, le transmetteur entre ce qui aurait pu être et ce qu’il finit par se passer. À cet endroit exact de « l’écart entre ce que l’artiste veut faire et ce qu’il advient […], de ce qui libère une place pour le futur spectateur » 2. Entrelacés comme câbles de contrôleurs, les corps se plient, se tendent, se serrent et se défendent, au son d’une basse qui berce le creux de leurs fêlures.

corps opérateurs

La forme empruntée par Corps Opérateurs est un fanzine imprimé en risographie en collaboration avec l’Atelier du Palais à Arles. Le rythme des pages invite le.a lecteur.ice à se plonger dans la mêlée, comme pour, ensemble, prendre « l’archive à bras le corps »  1.  Le fanzine emprunte son titre au terme proposé par la chorégraphe et artiste visuelle Olga Mesa, qui approche le corps comme espace dialectique entre transmetteur et récepteur. L’édition met en dialogue le flou du corps dansant et son mouvement avec le document d’archive et l’analyse mathématique pour questionner le rapport entre mémoire collective, archive et expérience vécue.


Ecritoire-brouillon, objet-cyborg, chaque exemplaire est façonné et cousu main, comme pour toucher du doigt un assemblage plus intime, comme juste-à-peau, comme creux des cimes.

Les pliures de papier suivent les plis du corps. Comme pour les effleurer ou se souvenir de nos propres constellations de touchers. Opèrent des mots légers, qui tantôt passent à travers  les pages, sitôt se posent sur les éclats de lasers.  

Le papier jamais couché, se tourne, se plie et reste toujours bien ancré. Même que lui aussi, laisse parfois des traces sur le bout de nos doigts affablés. Les images des corps qui y vivent ont été prises  dans divers lieux de fête entre Paris, Berlin, Bialystok, Sao Paulo, Rio de Janeiro, Londres et Crato. Destiné à être transformé en une édition récurrente, le projet a pour vocation d’inviter un.e artiste différent.e à chaque publication à activer son archive en créant un parallèle entre la page, le corps et le papier.  

Corps Opérateurs, fragments de fête.

Dialogue entre le flou du mouvement du corps et le document d’archive. Les schémas mathématiques tentent de rendre compte du flou pour questionner le rapport entre mémoire collective, archive et expérience vécue. Le flou agit ici comme une charade mnésique, figuration de la mémoire collective fragmentée, en constant mouvement. Les mouvements des danseurs.ses agissent comme espace dialectique et performatif ente la proposition artistique et ce qu’il en reste, les marques déformées qu’elle laisse dans le temps. La perte d’emprise induite par le mouvement dans l’espace vient nous réconcilier avec l'incertitude, l'imperfection et l'éphémère. Dans l’obscurité réverbérée de stroboscopes, Corps Opérateurs approche les contours devenus flous d’un instant partagé.



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1   Isabelle Barberis, « Gestes en éclats », Les presses du réel, 2016

2   «LabOratoires», les concepts de «corps opérateurs» et de «choréogramme» d’Olga Mesa.


Les images sont issues de commandes photographiques pour divers médias et acteurs du spectacle et du vivant :

Phonographe Corp.

Monument Festival (Norvège)

Waking Life Festival (Portugal)

Bruma Festival (Brésil)

Concrete (France)

Trabendo (France)

La Station Gare des Mines (France)

Kitsuné (France)

Mamba Negra (Bresil)

Climate of Fear (Allemagne)

Warehouse Raves (Royaume-Uni)

Phonox (Royaume-Uni)IICO

Glastonbury (Royaume-Uni)